Carmel de la Trinité
Metz-
Plappeville
Bienvenue
Seigneur, avec quelle bonté, douceur, tendresse, générosité…Vous guérissez par votre Amour.(Ste Thérèse d'Avila-Excl.138)

St.Paul.JPGQuand Saint Paul instruit Bse Elisabeth de la Trinité

II  Élisabeth et Paul : une amitié
Écoutons comment Bse Élisabeth de la Trinité nous parle de St.Paul :
Pour elle, il est : « Mon cher saint (L 306, 340),
                             le grand St Paul (L 304)
                             le père de mon âme (Souvenirs p. 176)
                             l’Apôtre, ou le grand Apôtre… »4


Que dit-elle de lui ?
« Il a un grand et large cœur (L 264)elisabeth_de_la_trinite_chapelet.jpg
Il avait sondé le cœur de son Maître, il savait quels trésors de miséricorde y étaient enfermés… (L 252)
St Paul qui vient de se plonger dans le grand conseil de Dieu et qui me dit …
C’est vrai ce que dit St Paul…
C’est St Paul qui parle ainsi, nous pouvons le croire » (L 249)

Pourquoi lit-elle St Paul ?

J’ai envie de dire qu’elle le lit d’abord pour son bonheur, comme elle le dit dans une lettre :
« St Paul dont je cultive les belles épîtres qui font mon bonheur… (L 230) » C’est moi qui souligne !

Elle y trouve donc une nourriture qui la réjouie, qui la construit.
« Je viens de lire dans St Paul des choses splendides sur le mystère de l’adoption divine…Écoute parler mon cher St Paul…et puis écoute encore » (L 239, à Guite)

Dans un passage de la dernière retraite (32) on voit comment elle vit avec St Paul :
« Voici encore St Paul qui vient à mon aide et qui va lui-même me tracer un règlement de vie :
lectio-M.de_jesus_1.JPG“Marchez en Jésus-Christ, me dit-il, enracinée en Lui, édifiée sur Lui, affermie dans la foi, et croissant de plus en plus en Lui par l’action de grâces ” 5 »

Ce qu’elle demande surtout à St Paul c’est de l’introduire dans les profondeurs du Christ :
« Me voici en présence(…) du “ mystère qui est le Christ ” : “ pour nous, dit St Paul, l’espérance de la gloire !” Et il ajoute que “ l’intelligence de ce mystère ” lui a été donnée. C’est donc près du grand Apôtre que je vais m’instruire afin de posséder cette science qui, selon son expression, “ dépasse toute autre science : la science de la charité du Christ Jésus. 6 ” (DR 29)
Notons bien en passant qu’il ne s’agit pas seulement d’apprendre à vivre la charité mais bien d’entrer dans la charité du Christ !
Elle le précise encore dans la dernière retraite en citant le Psaume 70, 16 :
« J’entrerai dans les profondeurs de la puissance de Dieu. » (DR 27)
Et de nous dire ce qu’elle attend de la Parole de Dieu : «“Sa Parole, dit St Paul, est vivante et efficace, et plus tranchante qu’aucun glaive à deux tranchants : elle atteint jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, jusque dans les jointures et dans les moelles. 7 ” C’est donc elle directement qui achèvera le travail de dépouillement dans l’âme ; car elle a ceci de propre et de particulier, c’est qu’elle opère et qu’elle crée ce qu’elle fait entendre, pourvu toutefois que l’âme consente à se laisser faire. »
Nul doute évidemment qu’Élisabeth désire se laisser faire par la Parole qu’elle découvre, transmise, entre autre, par St Paul. (Pour Élisabeth l’épître aux Hébreux qu’elle vient de citer ici était attribuée à St Paul, comme on le pensait à son époque.)

Encore un exemple qui nous montre Élisabeth vivant de la Parole de son cher St Paul :
« St Paul me dit :“qu’Il opère toutes choses selon le conseil de sa volonté 8 ”, et mon Maître me demande encore de Lui rendre hommage en cela : “faire toutes choses d’après le conseil de sa volonté”. (…)Alors je serai “mue par son Esprit 9", «comme dit St Paul. »
Notons que : St Paul parle, mais ce qu’Élisabeth entend, est la demande du Maître.pantocrator.jpg
Autre remarque : les citations de ce très court extrait sont issues : l’une de la lettre aux Éphésiens et l’autre de la lettre aux Colossiens. Nous voyons en fait qu’Élisabeth est imprégnée de la Parole des Épîtres et s’en sert pour expliquer sa pensée personnelle.
Elle dira aussi à l’occasion : « Je me disais, comme l’Apôtre…10 »
J’aime son audace lorsqu’elle commente un verset et ose dire : « Voilà, il me semble, ce que St Paul entend quand il dit … » (DR 32)

Il y a bien en Élisabeth comme une connivence d’âme très profonde avec St Paul. C’est plus fort qu’une simple amitié.
Le Père Denis Marion l’exprime ainsi :
« …sa façon de lire St Paul fait toucher du doigt l’expérience personnelle de l’Apôtre en la rendant proche de la nôtre. Elle semble parler d’un Paul redevenu vivant et accessible…c’est comme si la parole ancienne était devenue la sienne propre. En elle était passé quelque chose de l’âme même de St Paul. 11 »
Et encore :
« Élisabeth a trouvé dans l’Épître aux Éphésiens l’image d’elle-même en la pensée de Dieu, la part de Parole qu’elle avait à incarner, sa part personnelle de proclamation. Quand on regroupe ensemble les textes qu’elle utilise, on voit ressortir son portrait personnel, son message propre, la part d’Écriture qu’elle nous donne à lire dans sa vie et qui dit à peu près ceci : C’est Dieu qui, dans son trop grand amour, nous prédestine à être conformes à l’image de son Fils crucifié, en sorte que, demeurant en lui, marchant en lui, dans le silence et l’écoute, nous soyons transformés et placés dès aujourd’hui dans la cité des saints, la maison de Dieu, à la louange de sa gloire, pour que soit chantée sa gloire, pour qu’Il soit reconnu. Élisabeth tout entière est là. 12 »

St Paul est reconnu dans la bouche d’Élisabeth, qui elle-même se trouve dans la parole de St Paul. Nous sommes bien en présence de 2 âmes sœurs qui s’enrichissent mutuellement, de 2 âmes passionnées pour le Christ ! Et ce type d’amitié est aussi possible pour nous, avec les auteurs de la Bible, ou les saints de notre Ordre.
 


4 . Carmel 1981( n° 2 – 3) p. 60
5.  Col 2, 6-7
6.  Col l , 26-27
7.  He 4, 12
8.  Ep. 1, 11
9.  Col 1, 22
10.de l’article du P. D. Marion, Carmel 1981 p. 60
11.Carmel n° 122, p. 43
12.Carmel 1981 (n° 2-3 ) p. 66

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